La pénurie des filières STEM (Sciences, Technologies, Engineering and Mathematics)
Depuis plusieurs années, les filières STEM sont en pénurie en Europe et en Wallonie. Il est constaté un manque d’attrait des jeunes pour ces matières et plus particulièrement des jeunes filles.
La numérisation croissante, l’intégration des nouvelles technologies et les métiers émergents augmenteront le besoin de profils qualifiés dans ces domaines.
Et pour relever les enjeux du monde actuel et développer la résilience d’un territoire face aux crises que nous connaissons, il est nécessaire de se doter de citoyens critiques, créatifs, entreprenants, innovants et collaborants.
La Wallonie fait de la thématique STEM une priorité dans le cadre de la relance économique. Elle se dotera notamment prochainement d’un centre de références STEM et se positionne sur une éducation aux STEM via une offre d’activités de sensibilisation, d’orientation et de vulgarisation attrayante.
Il s’agit donc non seulement de donner envie aux jeunes, aux travailleurs ou aux chercheurs d’emploi de s’orienter ou se réorienter vers ces filières porteuses d’emploi et de croissance pour le territoire, mais également de montrer à tous, en quoi ces filières sont porteuses de réponses pour la société de demain.
Les enjeux STEM
Au-delà de la pénurie en termes de recrutement, les STEM sont traversés par d’importants enjeux éthiques et sociétaux.
En tant que constructions sociales, les technologies véhiculent des représentations et induisent des pratiques qui imprègnent nos vies et les rendent indispensables. Certaines problématiques éthiques sont mises en évidence, notamment la question des biais en général et la problématique du genre en particulier. Les représentations genrées affectent non seulement le recrutement des filles dans les filières STEM mais induisent aussi des inégalités.
Le développement durable est également un enjeu croissant au niveau des STEM, mettant notamment le développement technologique face aux ressources limitées dont nous disposons.
L’éducation aux STEM nécessite dès lors d’intégrer ces problématiques éthiques et sociétales afin de former des citoyens critiques et autonomes. Il s’agit par ailleurs de veiller à une éducation aux STEAM qui soit inclusive et qui cherche à réduire les inégalités liées au développement des technologies numériques dans notre société.
Le courant STEAM
Pour relever ces enjeux, il ne faut pas des inventeurs isolés, mais des innovateurs collaborants. C’est dans cet esprit qu’un nouveau courant éducatif est apparu en Europe et dans certains pays anglo-saxons. Cette effervescence porte l’acronyme de STEAM, courant qui relie naturellement et historiquement les arts aux sciences.
Les STEAM incluent donc l’Art au modèle STEM pour amener des compétences manquantes aux 4 premiers domaines, à savoir la curiosité, la créativité et l’innovation. Il s’agit donc d’amener une dimension transversale et interdisciplinaire.
L’intégration de la dimension créative augmente donc le champ des possibles au-delà des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques. Il s’agira notamment de décloisonner les matières et de travailler en projet.
Cette approche moderne permet également une amélioration de l’attractivité des formations et des carrières STEM, une augmentation du nombre de femmes à y être formées, et une croissance du bien-être et de la motivation intrinsèque des apprenants lors de leur formation.
Cette évolution plus complète des STEM en STEAM est essentielle pour générer des produits et services dont nous aurons besoin à l’avenir. L’éducation aux STEAM permet d’explorer des résolutions de problèmes interdisciplinaires, novatrices et collaboratives. Les enjeux considérables en termes de climat, de santé mondiale et de pauvreté nécessitent de telles qualifications. Cet aspect est primordial dans l’attrait des jeunes vers les STEM. Il faut y voir une réelle opportunité de rendre les filières STEM et les problématiques éthiques et sociétales qui y sont liées attractives en regard des impacts sur les défis actuels et futurs mondiaux.
